Pour
son second album, après un remarquable (trop court) Lichtung, qui
nous proposait il y a trois ans la bande originale d'un spectacle de
danse contemporaine, Yves De Mey semble avoir décidé de brouiller
les pistes. En changeant de label, tout d'abord, optant pour Sandwell
District, dont l'esthétique, bien que décalée, soit globalement
tournée vers la techno et ses dérivations. En choisissant le vinyle
ensuite, mais pour mieux jouer de ses contraintes, chaque disque de
cette double livraison comportant une face 33 tours et une face 45
tours. Ces chausse-trappes surmontées, nous voilà prêts à
apprécier Counting Triggers pour ce qu'il est : un superbe
exercice de répétitivité minimale qui rappelle souvent les
ambiances développées par Raster-Noton ou les sideprojects bouclés
de Mika Vainio. Pourtant, ce qui sépare De Mey de ces références,
c'est sans doute la nature de ses sources, puisque l'album a été
réalisé sur des synthétiseurs analogiques et que les sonorités
digitales y sont des plus discrètes. Organiques et hypnotiques, les
six titres de Counting Triggers déroulent des constructions où
les attaques de micro-éléments (« Particle Match »),
côtoient les vastes espaces architecturés de résonances
(« Whispering Strokes »). Une future référence à
découvrir de toute urgence !
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