mardi 6 mars 2012

BYETONE : Symeta (Raster-Noton)

S’il est sans doute, du trio fondateur  de Raster-Noton, qu’il a formé avec Carsten Nicolai et Frank Bretschneider, celui qui est le moins réticent à reconnaitre l’influence de la techno sur son travail, Olaf Bender n’avait sans doute jamais été aussi loin dans son appropriation / hommage aux formes du beat séquencé que sur Symeta. Au lieu de le distiller en minuscules éclats comme il a pu le faire par le passé, il lui donne ici la place centrale, pratiquement la seule place d’ailleurs. Qu’il compose un diptyque énergique  et rétro en diable qui donne l’impression d’avoir plongé dans des années 80 alternatives (« Topas » et « T-E-L-E-G-R-A-M-M »), s’empare du minimalisme berlinois en vogue pour lui redonner des couleurs qu’il n’a plus depuis quinze ans (« Opal ») ou qu’il tutoie l’EBM froide de la fin des années 80 lors d’une implacable trilogie (« Helix » / « Black Peace » / « Golden Elegy ») s’achevant sur un dub-industriel porté par la harangue du ténor Jan Kummer, Byetone parvient à chaque fois à s’en tirer haut la main sans y perdre au passage sa spécificité. Emporté par les rythmes puissants, les basses ronflantes, les attaques métalliques et les montées époustouflantes, on ne peut que plonger à pieds joints dans cet album où le corps, pour une fois, commande à l’esprit. 

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